Le travail collaboratif séduit les entreprises
par Florence Puybareau 07/09/2015 Liaisons Sociales Magazine
Le travail collaboratif séduit les entreprises
© Nataliya Yakovleva/Fotolia.com
Synonyme de souplesse et de réactivité, le travail collaboratif gagne du terrain dans les entreprises. Il exige une réflexion sur l’organisation, en concertation avec les RH.
Aujourd’hui, rares sont les entreprises à ne pas avoir entamé une réflexion sur le travail en mode collaboratif. Le management par projet – qui amène à fonctionner en équipe et de façon transversale –, le développement du télétravail, l’émergence de nouveaux outils technologiques (logiciels de partage de fichiers, visioconférence, messagerie interne…) changent en effet les façons de travailler.
Mais si les avantages du travail collaboratif sont certains, notamment en termes de souplesse et de réactivité, il ne peut se décréter. « L’adoption des outils par les salariés n’est pas toujours intuitive », prévient Yann Boisseau, directeur France de Webtrends, une société de conseil et d’analyse qui a travaillé sur la manière de mieux impliquer les salariés dans leur entreprise. Il convient d’abord de définir ce qu’est le travail collaboratif puis d’expliquer comment chacun va pouvoir y contribuer. Si les outils appuyent la démarche, ils ne s’y substituent pas.
En France, l’un des principaux obstacles réside dans le partage de documents. Plutôt que d’attaquer de front ce point dur, mieux vaut le contourner en créant, d’abord, des portails et des réseaux sociaux internes à travers lesquels les salariés vont s’exprimer. « Il faut y aller progressivement. Peu à peu, des groupes autonomes se créeront, qui voudront échanger des infos », assure Yann Boisseau.
La démarche doit associer plusieurs acteurs. La DSI, en premier lieu, pour fournir matériel, logiciels et permettre l’accès au réseau, indépendamment du lieu et du terminal. Mais aussi pour participer à l’aménagement des locaux, telle la mise en place de bornes wifi sécurisées afin de pouvoir se connecter partout. Les services généraux doivent être dans la boucle car le mode collaboratif suppose une refonte des espaces de travail, avec moins de bureaux individuels et davantage de salles de réunion ou de petits espaces collectifs.
Quant à la DRH, elle joue un rôle central dans cette nouvelle configuration. « Les RH ont un lien direct avec les salariés. Elles vont les accompagner dans cette évolution et observer leur implication », note Yann Boisseau. Indispensable pour pouvoir mesurer le degré d’adoption de ces nouveaux modes de travail.