Le Figaro – Mars 2012
3 questions à… Patrick DUMOULIN Directeur Général de Great Place To Work France
LE FIGARO. – Que vous inspire le 10e palmarès français des entreprises où il fait bon travailler ?
Patrick DUMOULIN. Nous sommes les témoins privilégiés de l’évolution du bien-être au travail. De plus en plus d’entreprises
souhaitent être connues et reconnues comme des entreprises où il fait bon travailler.
Cette année, 146 ont postulé pour figurer dans le palmarès 2012, dont 84 dans la catégorie des moins de 500 salariés et 62 dans les plus de 500. On peut en conclure que dans un pays où l’optimisme n’est guère de mise, beaucoup de chefs d’entreprises, ont envie de dire qu’ils font des choses pour le bien-être de leurs salariés et qu’ils contribuent fortement à créer une ambiance de travail agréable et conviviale.
Nous constatons aussi que les sociétés françaises font de plus en plus jeu égal avec les multinationales étrangères : nous arrivons cette année à un taux de 50% de sociétés françaises dans le palmarès, contre 40% l’an dernier.
De plus en plus de secteurs d’activité sont également représentés, y compris des activités récentes. Qu’en concluez-vous ?
Que tous les secteurs de l’économie peuvent prendre des initiatives en faveur du bien-être au travail. Etre une entreprise où il fait bon travailler n’est ni une question de taille, ni une question de secteur d’activité. Il y a 14 secteurs d’activité dans le palmarès 2012 ; la net-économie, notamment, fait une apparition remarquée avec Sarenza.com, leboncoin.fr ou encore Ebuzzing. A l’heure où l’on parle beaucoup de fermetures de sites de production et de désindustrialisation de la France, la présence au palmarès 2012 de Mars Petcare and Food, Valrhona ou Ferrero, qui comptent une part significative d’ouvriers dans leurs effectifs et ont des usines en France, est un bon signe. Que nous disent les collaborateurs de ces entreprises ? qu’ils sont fiers d’y travailler, qu’ils ont confiance dans leur encadrement et qu’ils apprécient l’ambiance conviviale qui y règne. Un chiffre parmi d’autres mérite d’être souligné : 3 salariés sur 4 des entreprises lauréates 2012 affirment que leurs dirigeants ne licencieront un collaborateur qu’en dernier recours.
Les entreprises dirigées par des femmes sont aussi davantage représentées cette année dans le palmarès. Y voyez-vous une signification particulière ?
Nous n’avons jamais eu autant de sociétés dirigées par des femmes au palmarès des entreprises où il fait bon travailler. Il y en a sept exactement sur 46.
On peut et on doit mieux faire, mais c’est déjà un bon début.
Au-delà du seul poste de dirigeant, nous observons aussi une plus grande féminisation des comités de direction, en dehors de la RH et de la communication.
Propos recueillis par
Christine LAGOUTTE